Roi David

« Un homme selon mon cœur »

Par Marie – Emmanuelle Mahrez

De berger à Roi d’Israël, quel chemin de magnanimité et d’humilité fraternelle parcouru par David (règne de 1004 à 965 av J – C). Le désir immense de ce tout jeune homme de servir son Seigneur et son peuple commence non pas lors de son élection divine mais se prépare déjà derrière chacune des brebis du troupeau familial. Il voit celle qu’il faut porter, celle qui doit mettre bas, celle qu’il faut conduire pour paitre, celle qu’il faut arracher à la gueule du lion et de l’ours et pour cela ne pas hésiter à livrer combat à irrémédiablement plus fort que soi. Mais David a confiance. Chaque soir dans les pacages ne parle-t-il pas à Dieu de ses rêves pour son peuple et Son Peuple ? Les livres de Samuel et des Chroniques nous mettent en présence d’un homme d’une vertu peu commune qui fera dire à Dieu lui – même, « voici un homme selon mon cœur ». David est en effet le seul à être ainsi nommé dans toute la bible. Ses hauts faits traduisent une geste qui ne connait pas le déclin. 3000 ans nous séparent de ce guerrier, Roi et chantre dont le nom, sur les lèvres de qui le prononce de nos jours, résonne  toujours  avec autant de respect et de prestige. La notion de « Peuple du Dieu vivant » habitait profondément  le cœur de David et ce fut là sa mission. Son œuvre politique  fut de fédérer les douze tribus hébraïques en un royaume uni, dont la capitale fut Jérusalem, et cela en un contexte politique difficile. Pour être un homme ou une femme selon le cœur de Dieu, pour être un homme ou une femme authentique, digne de ce nom, il faut  d’abord être un  berger, c’est-à-dire prendre soin des brebis et des brebis perdues en particulier. David, de par sa foi démesurée en Dieu seul,  et de par sa passion pour son peuple, fut un être extrêmement attachant  par ses qualités humaines et la force de son caractère. Même au cœur des  combats et des épreuves qui  dévoilèrent tour à tour la noblesse, parfois la faiblesse ou la lâcheté du cœur du Roi, ce dernier ne céda en rien ses objectifs alignés sur ceux de son Dieu. Il  sut toujours se montrer exemplaire jusque dans ses  repentirs, dont l’un  est si humblement et si magnifiquement illustré dans le psaume  51 « De Profundis » :

« Mais tu veux au fond de moi la vérité, dans le secret tu m’apprends la sagesse…Cree en moi un cœur pur, renouvelle et raffermis au fonde moi mon esprit, ne me chasse pas loin de ta Face, ne me reprend pas ton Esprit Saint… »

Le peuple ne s’y trompa pas et s’attacha à ce Roi fidèle et passionné, qui pour avoir accepté d’être enseigné à la discipline de son Dieu, la Miséricorde, devint le centre de rassemblement pour tout homme  désireux de trouver une identité,  une maison et une raison de vivre.  Humblement et avant de se coucher avec ses pères, il prépare sa relève en la personne de son fils Salomon à qui il laissera des instructions sur l’édification du temple à mener en l’honneur de Dieu.  Par de là les siècles, ce cœur non partagé édifie encore quiconque désire avancer au large.