BADEN-POWELL ( 1857- 1941 )

«  Un officier ne peut être un bon chef que s’il aime ses hommes »

Baden- Powell, bien qu’il ait fait une carrière brillante et fulgurante dans l’armée britannique, est connu non pas tant pour ses hauts faits militaires que pour avoir fondé le mouvement scout.

Son enfance, il la passe en grande partie dans la nature, à observer les animaux dans les bois, à explorer… Avec ses frères, il campe et navigue, apprenant par là la discipline, l’esprit d’équipe, le sang-froid…

Officier dans l’armée, le premier supérieur à qui il a affaire est un homme simple, pour qui l’initiative est plus importante que la connaissance du drill. Peu à peu, il apprend l’art de conduire les hommes.

Les vertus qu’il apprécie le plus dans son métier sont le courage, la débrouillardise, la prudence alliée à la prise utile de risque. Dans l’exécution de ses nombreuses missions, il pense en premier lieu à ses hommes. Derrière chaque soldat, il y a un homme qu’il faut respecter et aimer.

Dans sa pratique du commandement, il a à cœur d’éduquer plutôt que de diriger. C’est ainsi qu’il applique des principes tels que la responsabilité et la discipline intérieure. « Le soldat qui n’est que “drillé”  est parfait pour la parade ; pour la guerre il ne vaut rien. Aussi mon premier souci était-il de donner du caractère à chacun de mes jeunes soldats ; c’est-à-dire de leur enseigner l’initiative, la maîtrise de soi, le sentiment de l’honneur et du devoir, la responsabilité, la confiance en soi, l’esprit d’observation, le raisonnement ». Le pouvoir de l’officier, selon lui, permet de développer chez ses hommes les vertus et qualités qui feront d’eux de bons citoyens : « Une nation doit des succès moins à la force des armements qu’au caractère de ses citoyens. Pour la réussite d’un homme dans la vie, le caractère est plus essentiel que l’érudition. Donc le caractère est d’une importance primordiale pour une nation et pour un individu ».

Le siège de Mafeking en Afrique du Sud, fin 1899, le rendit célèbre. Il fut assiégé par les Boers dans cette ville pendant 217 jours, avec son régiment et 1600 hommes, femmes et enfants. Cette résistance permit à l’armée britannique de débarquer et de libérer tout le monde. Comment a-t-il pu réaliser cet exploit dans une ville sans défense naturelle ?

Pour tromper les assiégeants sur les forces dont il disposait, il fit preuve d’imagination, en organisant des mises en scène. Par ses astuces, il s’arrangea pour que les Boers passent des nuits très agitées, alors que les Britanniques se reposaient. Il s’efforça de rendre amusante la vie des assiégés.

Lorsque la nourriture commença à manquer, Baden-Powell se servit des rations inférieures à celles des soldats. Avec créativité, il fit en sorte que rien ne se perde.

C’est également à Mafeking, parce qu’il disposait de vraiment peu de soldats, qu’il commence à confier des missions à de jeunes garçons.

À la fin de la guerre, il est chargé de former la police sud-africaine. Il fait alors appel à des hommes jeunes, intelligents, capables d’initiative, plutôt qu’aux anciens qui avaient trop pris l’habitude d’agir seulement sur ordre. Il applique la responsabilisation personnelle.

De nombreux garçons lui écrivant pour lui demander des conseils de vie, il les encourage d’abord à essayer de faire chaque jour une bonne action. Mais devant la multiplication des demandes et l’intérêt qu’il suscite, il va y passer de plus en plus de temps, prenant ces jeunes très au sérieux. Peu à peu, il organise des camps, il écrit des livres, il structure ce qui va devenir le mouvement scout. Finalement, il va démissionner de l’armée afin de s’y consacrer entièrement.

Pour Baden-Powell, le but du scoutisme est d’élever le niveau général des jeunes sur plusieurs plans : développement de la personnalité, amour de Dieu, sens du service, santé, sens du concret. « Nous visons à ce qu’ils y atteignent de l’intérieur plutôt qu’à leur inculquer du dehors ». La ligne de conduite proposée aux scouts était concrétisée dans la loi scoute qui ne comprend que des points positifs et aucune interdiction.

Baden-Powell fut réellement un leader, magnanime et humble, dans sa volonté de faire grandir les jeunes et les hommes qui lui étaient confiés, de les faire avancer, afin qu’ils puissent ensuite servir la société.   Comme l’a dit le duc de Connaught, «  Peu d’hommes ont rendu un plus grand service à l’humanité que Robert Baden-Powell ».