Jean-Paul II (1920-2005)

« N’ayez pas peur »

Jean-Paul II, fut un géant spirituel du XXe siècle et un modèle de magnanimité. On pourrait résumer sa vision par cette phrase de la Sainte Écriture avec laquelle il inaugura son pontificat, « N’ayez pas peur », et avec les paroles de son testament personnel : « À l’humanité qui parfois semble perdue et dominée par le pouvoir du mal, de l’égoïsme et de la peur, le Seigneur ressuscité offre comme cadeau son amour qui pardonne, réconcilie, et ouvre à nouveau l’esprit d’espérance. »

Le pape polonais inaugura son pontificat à une époque où l’Église catholique avait plus l’apparence d’un cadavre que d’un organisme vivant. Sur une période de vingt-cinq ans, il renouvela chez des millions de catholiques, surtout parmi les jeunes, la fierté et la loyauté envers leur Église. L’espérance dont parle Jean-Paul II n’est pas une espérance sentimentale, c’est une espérance authentique et théologique, une espérance ancrée dans la foi, une espérance qui exige un témoignage et des actions héroïques.

Les immenses foules de jeunes qui accueillirent le pape dans ses nombreux voyages à l’étranger, et qui se rassemblèrent spontanément pour le soutenir pendant son agonie, témoignent de l’impact puissant de sa personnalité et de son message. Au moment de sa mort, le 2 avril 2005, personne ne douta un seul instant que l’Église catholique, quels que soient ses problèmes, était vivante et dynamique.

Jean-Paul II était un pape slave dont la philosophie de l’histoire trouvait son inspiration, non pas chez Hegel et les philosophes rationalistes, mais plutôt chez les grands penseurs polonais et russes comme Adam Mickiewicz et Vladimir Soloviev. Loin d’exclure Dieu de l’histoire humaine, Karol Wojtyla cherchait à identifier les signes des temps, ces signes qui demandent une réponse active de la part des chrétiens à chaque époque de l’histoire.